C’est avec nos vêtements de pluie que nous empruntons le chemin qui serpente depuis notre camp, sous les chênes et les arbousiers. Les rafales agitent les feuillages, qui se débarrassent de leur humidité en grosses gouttes sur nos têtes et nos épaules, tandis que le sol glaissant nous macule les mollets de boue. Nous arrivons au bout d’une petite heure de marche au guichet du petit ferry pour Nidri, où le préposé nous rassure en nous expliquant où mettre nos kayaks sur le quai pour embarquer, pour un tarif modique, le lendemain si nous le désirons. Rassurés sur la possibilité de cette solution pour rejoindre notre île de départ, nous poussons plus avant notre visite d’un des rares villages épargnés par le tremblement de terre de 1953 et voir son phare ancien.

En revenant sur la côte nord, à travers bois, nous constatons que la mer est couverte de gros moutons rapprochés, entre nous et le golfe de Vassiliki.
En explorant la petite baie abritée, où nous avons garé nos bateaux, nous découvrons une vieille oliveraie abandonnée plus ensoleillée et éloignée de la grève, à présent agitée, de notre petite plage. Nous décidons de déménager notre camp sur les restanques entre les arbres centenaires. Cet univers champêtre présente aussi l’avantage, avec son air paisible, de nous éloigner du bruit entêtant des vagues pour la nuit.