Au premier coup d’œil notre belle vue plongeante sur Assos est bouchée par les précipitations. De plus, le lendemain, un fort vent de nord ouest est prévu, compromettant notre retour à Leucade dans les temps pour prendre notre ferry de retour pour l’Italie puis la France.
Si près du but, nous envisageons, le coeur serré, de regagner Desimi avec nos kayaks par la route jusqu’à Fiskardo pour y prendre la liaison inter-iles.

Cristos, notre logeur, se propose avec une gentillesse extrême, de nous accompagner en voiture avec sa remorque.
Mais la remorque est petite, son timon court, les ridelles légères… tandis que les plus astucieux d’entre nous s’ingénient, avec Cristos, à trouver le meilleur sens de chargement, équilibrer les charges… un coin de ciel devient bleu.
Alors que le problème du positionnement de nos bateaux sur le petit attelage apparaît de plus en plus comme insoluble, le ciel continue à s’éclaircir nettement. Le temps d’acheter quelques bouteilles d’eau et nous appareillons au plus vite.

Jusqu’à Agia Jerusalem, nous restons inquiets de revoir le ciel s’assombrir, mais comme si les incantations de la veille de l’un d’entre nous depuis le vieux fort avaient été entendues, le temps reste au beau fixe et nous longeons au plus près les falaises, grottes et petits écueils pour éviter quelques rafales catabatiques et savourer le décor. Nous nous permettons même une pose déjeuner à Darfouni Beach avant de rejoindre le petit port de Fiskardo. Là, heureux d’avoir bouclé notre tour de l’île, nous déambulons sur les quais et nous offrons une bonne bière.

Le petit musée du club de plongée, dont Jean-Marie et Colette Daste nous avaient parlés, est hélas fermé. Nous envisageons un moment de passer sur Ithaque pour une petite traversée facile mais préférons finalement rester dans les environs du joli petit port et de sa liaison avec Leucade, au cas où le vent durerait au-delà de 24 heures.
Dans la soirée, nous fêtons cette belle journée inespérée lorsqu’une forte averse nous surprend et nous oblige à dîner séparément. L’averse dure et s’amplifie, au point qu’un imprudent doit déplacer sa tente. Le calme revient, avant deux petites pluies nocturnes et les sommeils se feront dans une atmosphère de “peu humide“ à “très mouillée”.