Jour 12

JEUDI 13 OCTOBRE 2016

Entre 1 et 2 heure du matin, nous nous réveillons chacun à notre tour et n’entendons pas le bruit des vagues, mais le hurlement du vent dans les arbres. Tous nous rendormons en songeant tranquillement à notre retour probable par le petit ferry de midi.

Devant l’amélioration de l’état de la mer, nous partons vers 10 heures pour naviguer dans la partie la plus exposée de notre programme du jour. Si les conditions nous semblent trop difficiles nous abattrons pour rallier Fiskardo.
Bien groupés dès les premiers coups de pagaies, dans l’ample houle ronde nous nous sentons à l’aise, avec de plus, des conditions de mer qui ne devraient cesser de s’améliorer au fil des heures. A la pointe Nord d’Ithaque nous avons vu passer un ferry de l’Anek et un de la Minoan, ainsi que deux vraquiers.
Dés le début de notre traversée sur Arkoudi, la mer est étale, nous rendant plus tranquilles pour croiser la route du trafic hauturier. Cerné par des îles et le continent, et fréquenté par quelques voiliers, le même décor que celui des premiers journées de notre périple, est apaisant. De plus, durant ces quelques 3 NM nous ne croiserons aucun gros navire. Sur l’eau lisse, quelques exocets s’envolent devant nos proues, comme pour nous indiquer le cap du retour, alors que des puffins, comme lors de notre retour ver Leucade l’an passé, viennent voler autour de nous comme pour nous saluer.
Nous découvrons la côte occidentale d’Arkoudi dont Georges L nous avait parlé en bien et apprécions à quel point il avait raison.
Alors que nous passons devant des grottes où des phoques ont déjà été aperçus, nous voyons d’assez nombreux objets flottants, sans doute poussés vers ce rivage par le coup de vent d ouest de la veille. Parmi ce matériel arraché par la mer, Patrick repère un gros jerrican rempli de pétrole.

Nous nous demandons si aux prochaines vagues ce bidon ne va pas être drosser sur les rochers et répandre son liquide visqueux sur ce coin de côte habité par notre mammifère menacé.
Devant ce risque de souillure de cet écosystème à préserver, nous décidons de hisser ces 25 Litres de carburant sur les blocs de pierre assez haut pour être hors de porter des flots.
Pierre tracte le réservoir près des rochers, avant de se mettre à l’eau et nager pour tirer à la côte le lourd récipient, le haler, et surtout escalader avec ce fardeau les roches abruptes. Cette manipulation effectuée, Jos, qui a pris son kayak en remorque, le lui ramène et l’aide à réintégrer son hiloire. Il restera à prévenir nos amis grecs de l’endroit où ce jerrican de fuel a été remisé pour évacuer définitivement ce danger de pollution.
Nous pouvons enfin déjeuner sur une pleine bande de galets, face à notre destination entre Meganissi et Leucade.
Apres une navigation face à un vent thermique modéré, une visite à la chaude grotte de Poros et une séance de rase caillou, nous mettons enfin pied à terre à Desimi.
Au camping nous retrouvons le fourgon et l’accueil chaleureux du père et de l’oncle de Dimitri, le gérant, à qui nous commandons un ouzo, qu’on nous apporte, accompagné de Feta et de tranches de tomate.
Nous trinquons à la réussite de ce tour difficile avant de dresser nos tentes, et nous trouver un restaurant à Nidri dans une ambiance festive de chants et air de guitares : un climat de circonstance pour la joie d’avoir bouclé cette belle et rude randonnée.

38°27’41.6″N 20°34’30.1″E