Jour 6
VENDREDI 07 OCTOBRE 2016
Avec des données météo fiables, prévoyant un fort vent de Sud Est, donc du large, avec de fortes pluies, puis un vent d’Ouest le lendemain, suivi d’un beau temps dimanche, nous prenons le parti d’atteindre, ou tout au moins de nous rapprocher au plus près de l’extrémité sud ouest en 2 jours, voir en 1 jour, puis de nous reposer une journée.
Ce matin du vendredi, nous sommes bien inspirés de nous lever tôt, car une fois le matériel chargé dans les caissons, un orage nous tombe dessus. Nous attendons, en nous abritant au mieux, que les éclairs s’éloignent. Le temps de mettre les kayaks à l’eau et les vagues du bord ont déjà grossi. L’un de nous commence à embarquer, au point que son hiloire se remplit et que le pont de son kayak émerge à peine de la surface. Retour à la plage pour vider et repartir.
Il nous reste 2 caps à franchir, séparés par une baie occupée à moitié par un port, avant d’être protégé par la côte. Le premier cap à peine franchi que l’un d’entre nous se retourne : récuperation à deux, sans avoir le temps de vider le cockpit du lourd kayak, tant la digue s’est rapprochée, remorquage par la poupe dans l’axe des vagues pour un retour en bac vers le port. C’est près du quai, en plein vent, que nous remettons tout en place et soufflons un peu. Une reconnaissance à pied nous montre une étendue d’eau calme juste derrière cette dernière pointe et nous repartons en groupe serré pour la franchir.
Vent dans le dos c’est rapidement que nous longeons les îlots et les plages proches de l’aéroport puis de belles falaises et quelques grottes avant de trouver une baie abritée, avec un complexe hôtelier presque vide mais encore ouvert, pour prendre un repas. Bon vent et belles vagues pour traverser l’entrée du golfe d Argostoli. Au large de la presqu’ile de Lixouri les conditions durcissent encore, l’observation de la dernière pointe à franchir montre de grosses déferlantes, 3 options s’offrent à nous :
– partir vers les plages en se retrouvant dans des vagues à surf
– remonter face au vent vers la petite île
– repartir vers Lixouri
Nous choisissons cette dernière solution. Cap à l’est, en rang serré, dans une mer qui grossit encore. Arrivés à l’extrémité Ouest de l’entrée du golfe, et alors que nous négocions quelques déferlentes, nous essuyons un grain. La visibilité se réduit, tandis que la surface de l’eau blanchit sous l’effet combiné des rafales et des grosses gouttes de pluie serrées. Heureusement, cet episode est court et nous pouvons déja filer dans le golfe en décrochant les bouts de remorquage.
Peu après, nous abordons sur des monticules de posidonies séchées pour trouver une belle étendue d’herbe verte : quelle joie de retrouver la terre ferme !
Mais le ciel n’en a pas fini avec nous, c’est entre deux averses et abrités par un bouquet de cannes que nous arrivons à monter notre campement au sec. A peine installés, un violent orage éclate au dessus de nous et les éclairs illuminent nos tentes sans dyscontinuer tandis que la pluie battante martelle nos tentes. Et cette fois cela dure longtemps !
Le calme revient enfin et nous permet de prendre ensemble un repas chaud en admirant le fabuleux spectacle des éclairs qui s’éloignent lentement en zébrant de bleu le ciel à 180 degrés au dessus du mont Enos. Une nuit de repos rythmée par quelques averses retardataires achève cette rude journée.
Départ : 38°06’09.2″N 20°30’49.2″E | Arrivée : 38°09’51.3″N 20°26’22.0″E